24ème Conversation du Tya

Le 28 janvier 2023 de 09:00 à 12:30
Maison des associations internationales, 1050, Bruxelles Belgique
Conversation du TyA à Bruxelles
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Description

24ème Conversation du TyA

 

« Subvertir la répétition »

 

Les usagers que nous recevons témoignent souvent d’un rapport au(x) produit(s) pris dans une répétition infernale dont ils ont les plus grandes difficultés à s’extraire. La jouissance supposée pouvoir être retrouvée dans la consommation - bien que, le plus souvent, dégradée - ne peut complètement expliquer cette répétition, ni la dépendance au produit. Comment en rendre compte ? Et quelles réponses l’intervenant peut-il y apporter?

L’appel du produit dans ces situations d’addictions sévères survient généralement lorsque surgit dans la vie du sujet quelque chose qui le laisse sans recours, et dévoile l’absence d’un point à partir duquel fomenter une réponse. Au-delà, c’est la possibilité de se soutenir dans le monde qui est ébranlée, si la fiction qu’autorise la fonction paternelle est inopérante, ou si d’autres nouages propres au sujet ont été atteints. La spirale propre à l’usage addictif témoigne de l’insistance de cette impasse rencontrée par le sujet. Dans ces moments, bien que le soulagement soit de courte durée, rien ne semble pouvoir tempérer le recours au produit dont l’usager peut dire, selon des modalités différentes, à quel point cela le dépasse : « C’est plus fort que moi ».

Parfois, lorsqu’un sujet consent à se prêter à un travail de parole assidu, un point singulier se dégage, au-delà des occurrences qui le conduisent à consommer : ainsi, pour l’un, c’est un sentiment de vide intérieur qui réduit à néant tout sens à l’existence, toute signification commune ; pour un autre un sentiment d’envahissement qui teinte la plupart de ses relations aux autres.

La permanence, la fixité1 de ce qui se dégage derrière ces occurrences témoignent de ce qu’un réel hors discours est là à l’œuvre, qui laisse le sujet démuni, en détresse. L’usage du produit intervient alors comme mode de séparation d’avec cette jouissance mauvaise, comme une tentative de traitement sauvage s’effectuant par le biais d’une intervention réelle, sur le corps, par les effets du produit.

La mise en danger des différents investissements du sujet, de sa santé, le risque vital parfois, ne suffisent pas toujours à motiver une demande d’aide ; il y faut parfois l’intervention d’un tiers, d’un proche par exemple. Le praticien a alors à se glisser entre le sujet et cet appel impérieux, cette contrainte à consommer pour y introduire un premier écart.

Comment l’intervenant peut-il ajuster sa réponse en fonction de ces éléments ?

Lorsque les addictions attentent à ce point aux investissements fondamentaux du sujet, une réponse institutionnelle est nécessaire pour introduire un arrêt de cette répétition dans la conduite ; elle en passe par la mise à l’abri via un hébergement, une présence étroitement assurée lors de sorties, un accompagnement serré en ambulatoire, parfois assuré par plusieurs intervenants. Au-delà de ces réponses institutionnelles sur lesquelles le sujet peut s’appuyer, comment subvertir la répétition à laquelle il se livre en consommant ? C’est à partir du transfert que le clinicien peut soutenir la recherche de modes de séparation moins ravageants. Notre prochaine conversation s’intéressera, à partir de la discussion de trois cas cliniques, aux interventions qui permettent à certains de sortir de ce sillon.

1 1 A Zenoni « Répétition et fixité de la chose », pp 36-37, Quarto 72 « La force du même » 2000

 

Pour tout renseignement: simon_flemal@hotmail.com

Comité d'organisation: Hélène Coppens, Marie-Françoise De Munck, Vic Everaert, Simon Flemal, Jean-Marc Josson, Nadine Page, Amandine Seifert

Calendrier

Le 28 janvier 2023 de 09:00 à 12:30

Localisation

Maison des associations internationales, Rue Washington, 40, 1050, Bruxelles Belgique

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