Le Seuil Musical à l'Atelier de la Main d'Or. Jeudi 30 mars 2023 - 20:00

Webern

6 mélodies sur des poèmes de Georg Trakl pour voix, clarinette, clarinette basse, violon et violoncelle op. 14 (1917-1921) 10’

5 mélodies sacrées pour voix, flûte, clarinette (aussi clarinette basse), trompette, harpe et violon (aussi alto) op. 15 (1917-1922) 6’

5 canons sur des textes latins pour voix, clarinette et clarinette basse op. 16 (1923-1924) 4’

3 chants populaires pour voix, violon (aussi alto), clarinette et clarinette basse op. 17 (1924-1925) 3’

3 mélodies pour voix, petite clarinette et guitare op. 18 (1925) 4’

Ensemble Le Seuil Musical

Alexandra Untiedt, soprano

Arnaud Arbet, direction

Yoichiro Ueno, violon 

Camille Coello, alto

Albert Kuchinski, violoncelle

Strahinja Radoicic, flûte

Michel Raison, clarinette/clarinette mi bémol

Eric Lamberger, clarinette/clarinette basse

Arthur Escriva, trompette

Paola Aviles, harpe

Caroline Delume, guitare

Ce concert est exclusivement dédié à Anton Webern (1883-1945), maître absolu de la période du "Seuil Musical", dont le nom est bien connu de tous, mais dont l'oeuvre, à vrai dire, reste quasiment ignorée dans sa réelle teneure auditive. Nous avons choisi de le montrer seul, pour permettre une plongée en profondeur dans son univers si unique, expressif et fervent. 

Les oeuvres du programme couvrent toute la production du compositeur entre 1917 et 1925, alors que le compositeur est âgé de 33 à 41 ans et forment donc un aperçu exhaustif sur cette période de 8 ans. 30 minutes de musique en tout. C'est peu, mais c'est beaucoup vu la qualité suprême de chaque pièce !

On y découvre un Webern nouveau : tout d'abord, voulant lutter contre le fait que ses pièces avaient toujours été trop courtes, il opta pour l'utilisation exclusif de la mélodie, ici accompagnée par de petits ensembles variables, sur le modèle avoué du Pierrot Lunaire de son maître Schönberg, qu'il admire profondément. Les textes lui permettent de trouver "un son homogène et des thèmes plus longs", comme il l'écrit à son ami Berg en 1917. La difficulté de la ligne vocale, avec ses immenses sauts hautement expressifs, a retenu jusqu'à aujourd'hui de nombreux musiciens de s'aventurer dans ses recueils et nous avons la chance d'avoir à nos côtés la superbe soprano franco-allemande Alexandra Untiedt dont l'étendue et la générosité exceptionnels de la voix correspondent parfaitement au type de vocalité, à la fois agile et expressive, recherché par Webern. 

Tout au long de ces 5 cycles, on voit une double évolution qui avance en parallèle : d’un côté, l’évolution spirituelle, avec une affirmation toujours plus grande d’un catholicisme ardent, naïf et tout à fait personnel et de l’autre, l’évolution musicale, éblouissante, avec un langage qui débute dans une atonalité libre, symboliste-expressioniste pourrait-on dire, pour se resserrer sur la forme stricte du canon et aboutir finalement, à partir de 1924-1925 à l’adoption de la méthode de son maître Schönberg : la série à 12 sons. 

On est frappé par le fait que ces méthodes d’écriture ne se remarquent absolument pas à l’audition, mais qu'elles permettent, au contraire, à l’expressivité exacerbée et brûlante qui caractérise toute la production de Webern, d’acquérir une dimension encore plus élevée, pour rejoindre une sorte de ferveur vertigineuse et exaltée qui n'a pas son pareil dans toute la littérature musicale.

Arnaud Arbet abordera tous ces aspects dans un dialogue avec le public.

Il existe un tarif combiné 2 concerts avec le concert du lundi 27 mars à 20h, programme Schönberg (voir https://my.weezevent.com/LSM27.03.2023)

https://www.leseuilmusical.com

Pour suivre ce concert en direct sur YouTube (gratuit) : https://www.youtube.com/watch?v=vnFGLC_CQDw