L'école Estienne présente
É(MOUVOIR
16e édition du Printemps de la typographie
Du 19 mars 2025 09:00
Au 20 mars 2025 18:00
Au 20 mars 2025 18:00
INP-INHA / Amphithéâtre Lichtenstein,
2 Rue Vivienne,
75002, Paris
France
école Estienne
Description
L’édition 2025 du Printemps de la typographie, la seizième du nom, se propose d’interroger le design typographique sous l’angle engagé du mouvement de l’émotion. Émotion produisant le mouvement ou mouvement donnant l’occasion de l’émotion, par quelque bout qu’on le prenne, entre ce qui me meut et ce qui m’émeut, il y va toujours d’une agitation qui sonne l’alarme, d’un ébranlement qui combat de fait l’inertie, d’un déplacement, inopiné ou volontaire, qui secoue les repères, d’un émoi qui ne se contente pas d’en rester au moi, osant parfois espérer atteindre le nous, ou qui, à l’inverse, plaide pour la motion continue, va-et-vient confiant entre la solitude et la sociabilité. Il y va d’une inquiétude qui, ne pouvant rester en place, simule la transe, vise le scandale, défie l’ennui, fraye avec ardeur la voie à l’impossible ou au non-encore-exprimé. Mû par une dynamique non retenue a priori, l’é(mouvoir se saisit de l’existant, et, le désaisissant littéralement de toute virtualité de statu quo, l’ouvre à la vacance, à la mobilité triomphante d’un nomadisme pratique qui n’en reste pas là. Offrant comme une jachère à un engagement engageant à venir, l’é(mouvoir exhume en la poésie, un exemple parmi tant d’autres, ce qui la constitue depuis toujours étymologiquement, à savoir π ο ι ́ η σ ι ς, en l’occurrence l’effectuation d’un faire, d’une fabrique, d’une production, qui, en mobilisant de simples éléments matériels, linguistiques et typographiques, blanc compris, dont elle distribue alors les places en conscience, permet à son lecteur de s’éprouver littéralement selon le mode, cette fois aussi pour une fois étymologiquement conforme, du cueilleur. S’engageant dans l’excitation de sa lecture-cueillette, au cours de laquelle affleure à sa conscience ce qu’il a réussi à mobiliser concrètement, le lecteur-cueilleur accède ainsi au seul mouvement qui vaille la peine, celui d’être un être en devenir qui, devenant conscient de sa propre conscience d'être, peut enfin être ce qu'il devient, être le mouvement de son mouvement, un mouvement mû par son propre mouvement. Il est grand temps donc de cueillir et de se laisser cueillir !
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