Égout, nappe phréatique, Seine... Regards croisés sur les eaux parisiennes.
Description
À la surface ou sous-terraine, l’eau est omniprésente à Paris, et dans le quotidien de ses habitants. La ville apprivoise l’eau depuis sa construction : elle a aménagé la Seine, a remonté l’eau de ses sous-sols, l’a canalisée pour l’acheminer vers Paris et la distribuer dans les habitations des Parisiens. La conférence interrogera l’évolution du rapport que les Parisiens entretiennent avec ces eaux, qu’ils consomment, qu’ils salissent, mais aussi sur lesquelles ils naviguent où se promènent.
Conférences :
- Topographie historique de l’eau en milieu urbain : des archives aux SIG
Mathieu Fernandez, historien des techniques et ingénieur en génie urbain (Laboratoire de Démographie et d’Histoire Sociale, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales)
Comment cartographier l’eau ? L’eau est abondante en région parisienne, mais rare à Paris au début du XIXe siècle. Qu’elle soit affleurante, en nappes ou canalisée, il est nécessaire aux ingénieurs géologues de la cartographier. Les archives topographiques reflètent cette évolution du balisage, depuis l’invention de la mesure du nivellement, de la ligne de niveau ou encore du niveau zéro, essentiels à une cartographie des eaux urbaines. Ces archives se révèlent d’ailleurs précieuses pour les sciences environnementales, permettant des modélisations nécessitant un état initial, c’est à dire avant des transformations majeures comme l’urbanisation ou l’industrialisation. Via une approche inspirée de l’histoire des sciences et des techniques, nous présenterons l’apparition des eaux du Bassin parisien dans la topographie parisienne, des exemples d’évolutions morphologiques importantes ainsi que des contributions à des questions issues des sciences environnementales.
- La Seine en mouvement
Laurence Lestel, historienne de l’environnement (Laboratoire Milieux Environnementaux, Transferts et Interactions dans les hydrosystèmes et les Sols, Sorbonne Université)
Jean-Louis Grimaud, géomorphologue (Centre de Géosciences, Mines Paris – PSL)
Frontière naturelle par excellence, la Seine est présente partout dans les paysages franciliens. Si elle a « toujours été là », la Seine n’a pas forcément eu la même configuration par le passé. C’est un objet qui est naturellement en mouvement. Sa stabilisation récente est due aux nombreux aménagements par l’Homme, qui se sont intensifiés au XIXe siècle. A travers la lecture de cartes historiques, de documents d’archives et de données géologiques et archéologiques, nous vous proposons un voyage dans l’espace et le temps autour de la Seine, illustré par quelques exemples historiques et préhistoriques.
- Les eaux urbaines : eaux de source... d'informations sur le quotidien des citadins
Jérémy Jacob, géochimiste (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, Institut Pierre Simon Laplace)
Comment rendre compte du quotidien des populations urbaines ou des trajectoires des socio-écosystèmes urbains ? Quelles sont les pratiques des citadins ? Comment évoluent-elles ? Comment se répartissent-elles dans l'espace urbain au gré des logiques de peuplement et des politiques publiques ?
Le projet "EGOUT", financé par l'Agence Nationale de la Recherche, postule que les égouts recèlent des informations précieuses pour la gestion des milieux urbains. En transposant des approches de géochimie à la caractérisation des eaux et sédiments des réseaux d'assainissement, en développant les concepts de l'épidémiologie des eaux usées, le projet vise à établir, à Paris, un observatoire pérenne des pratiques. Pour cela, le projet s'appuie sur l'expertise de laboratoires académiques en sciences de l'environnement et sciences humaines et sociales, en très forte interaction avec les services de la Ville de Paris et du SIAAP, et une forte implication de Parisiens à la construction de l'observatoire.
Conférence organisée dans le cadre du cycle de l’année de l’eau par le service partage des savoirs de l’Université PSL.