Georg Friedrich Haendel à Rome - Les années de jeunesse

Georg Friedrich HAENDEL à ROME, années de Jeunesse, 1707

VOCI IN SCENA, ensemble vocal et instrumental (sur instruments baroques)  abordent ce programme Haendel sous l'angle Jubilatoire, puissant, théâtral et dynamique, révélateur de l'écriture accomplie du compositeur Saxon, grand voyageur et déjà Européen, dans sa première période Italienne à ROME.

Jeune compositeur âgé  de tout juste 22 ans il semble vouloir montrer à ses hôtes Italiens dont le futur cardinal Colonna, toute sa maitrise de l'écriture à la fois harmonique et contrapuntique, son sens des couleurs et des effets dramatiques, et son imagination mélodique, un compositeur brillant et complet, et qui bien que Luthérien saura intégrer tous les codes de la musique sacrée catholique, et devenir un des plus illustres représentants de la période faste du Baroque dans la ville éternelle. Haendel est un grand compositeur d’opéra, mais à Rome depuis 1703, Le pape Clément XI a justement interdit le Théâtre et l’Opéra ! Qu’à cela ne tienne, Georg Friedrich ira exceller dans le genre Oratorio, avec trois œuvres à la fois diverses et expressives dans leur écriture, que vous nous présenterons pour ce concert.

NISI DOMINUS       

L’œuvre alterne systématiquement les passages solistes et d’ensemble et sa concision et son caractère gai et enjoué comme le Laudate Pueri montre la période faste que traverse Haendel alors dans cette ville à la fois prude et luxuriante. L’entrée, très expressive se fait sur des arpèges de doubles croches à l’orchestre, sur laquelle se pose un unisson des voix, avant que celles-ci brodent les différents thèmes par les solistes et l’ensemble. Après trois airs courts confiés au Ténor et à l’Alto, Haendel nous propose en conclusion une petite fugue en double chœur.

LAUDATE PUERI DOMINUM 

 Haendel a passé la plupart de son temps entre 1706 et 1710 à Rome et la musique d’église latine dont l’étourdissant Dixit Dominus, qu’il y a composée est superbe. Mais beaucoup d’autres œuvres tout aussi convaincantes proviennent de ces années, y compris ce “Laudate Pueri Dominum” de 1707. Il représente un véritable catalogue de formes musicales Italiennes, toutes magistralement employées. Chaque mouvement met en lumière une ou plusieurs de ces formes : le « ritornello » dans le premier mouvement, la sonate en trio dans le « Sit nomen Domini » et le « Qui habitare fecit », la polyphonie imitative pour « A solis ortu usque »), le style concerto grosso dans l’ « Excelsus super omnes » , l’homophonie dans le « Quis sicut Dominus », le continuo aria pour le « Suscitans a terra » et le style hybride du mouvement final.

DIXIT DOMINUS    

Cette œuvre représente un très grand intérêt sur le plan musical et de la littérature religieuse. Il reprend exactement le texte du Psaume 109 de la Vulgate (Psaume 110 dans la Bible hébraïque et ses descendantes chrétiennes), auquel Haendel a ajouté une doxologie. Le texte choisi par le compositeur pour son œuvre, est un psaume messianique de triomphe et de victoire dont il donne une brillante interprétation. Les différentes sections expriment successivement, le triomphe, la puissance, la solennité, l’espérance, la victoire et la joie qui en découle, et enfin, la paix éternelle et jubilatoire incarnée par une fugue sans fin et des vocalises fusantes et brillantes. Il est donc possible en écoutant cette œuvre et sans même connaitre le texte, de se faire une idée des différentes situations, si variées, évoquées dans les paroles de ce Psaume saisissant, on pourrait appeler cela du « théâtre religieux » ! La musique de Haendel, volcanique, puissante, expressive et sensuelle a subjugué son auditoire Romain, et entrouvert la voix à ce qui sera bien plus tard son chef d’œuvre d’Oratorio, mais cette fois ci en Anglais, le Messie.