Grande démission : vraiment ?

Grande démission ? Vraiment ?

Quels impacts sur la relation au travail et sur les politiques publiques orientation/emploi/formation ?

Pas un journal télévisé qui n’y fasse référence ! Pas un hebdomadaire qui ne publie un article sur ce thème ! On nous donne ainsi à entendre de multiples témoignages de ces personnes qui « préfèrent ne pas travailler plutôt que de souffrir au travail ». Tendance éditoriale ? Coup médiatique option disruption histoire d’en rajouter aux frissons de l’incertitude du moment ? Mise en lumière des angoisses bien palpables de sociétés qui doutent de leur capacité à gérer toutes ces transformations : suite de la pandémie, guerre en Ukraine, menaces internationales, impacts du réchauffement climatique sur nos vies, inflation impactant le quotidien de chacun. A y regarder de plus près, on peut bien sûr douter d’une convergence mondiale : en effet, qu’y a-t-il de commun entre ces travailleurs Nord-Américains qui filment et diffusent sur les réseaux sociaux leur démission et ces jeunes ingénieurs qui, au moment de la remise de leur diplôme, choisissent de bifurquer plutôt que d’exercer une activité professionnelle qui accentue les impacts climatiques et amplifie les injustices sociales. Pourtant, la multiplicité des signes allant dans ce sens questionne…

Ce texte est le début d’un article que j’ai publié sur la plateforme Epale en août 2022. Il a suscité de nombreuses réactions d’acteurs du champ emploi-formation, notamment de recruteurs et d’entreprises. Il s’inscrivait pour moi dans une réflexion plus large sur les transformations multiples en cours et les conséquences sur la manière d’accompagner. Cette réflexion était aussi éclairée par des échanges techniques réguliers avec les collègues de l’APEC sur l’accompagnement des cadres demandeurs d’emploi mais également les missions sur le CEP, les missions locales, les débats du groupe de travail de France stratégie sur « Accompagner les reconversions professionnelles ». Multiplicités des points de vue, paradoxes amplifiés, risque de s’accorder encore une fois sur des généralités peu clivantes, tentation de faire plus de la même chose…il me semblait que les débats du moment nécessitaient à la fois une prise de hauteur mais également la possibilité de nommer et qualifier les controverses. Car si le quotidien nous incite à l’humilité, il ne nous interdit pas, au contraire, de poser les questions, d’identifier les multiples facteurs à l’œuvre et de tenter d’esquisser quelques pistes d’actions. 

https://epale.ec.europa.eu/fr/blog/grande-demission-vraiment

Ce webinaire s’inscrit dans le prolongement de l’article cité en préambule et il cherche à approfondir à la fois les transformations et leurs impacts sur la relation de chacun à l’avenir et au travail mais également de tracer des perspectives tant en termes d’action publique que de méthodologies d’intervention. Là encore, avec prudence et humilité mais également rigueur et persévérance. De très nombreux travaux, ces derniers mois, ont largement documentés tous ces points.

D’autre part, avec Agnès Heidet, nous avons depuis de nombreuses années, développé une approche singulière de l’accompagnement : Dicidemain. Elle nous paraît plus que jamais adaptée aux temps incertains et à l’interdépendance à l’œuvre. 

Ce webinaire s’inscrit donc aussi dans un processus permanent qui sera rythmé par un cycle de webinaires (programme à venir) et conclu par une rencontre nationale Dicidemain à Toulon les 25 et 26 mai 2023

Dans ce Webinaire nous développerons plusieurs points :

1-    La grande démission : un processus de « désertion » progressif ?

2-    Un rééquilibrage du rapport de pouvoir ? Nouer de nouvelles transactions ?

3-    Une question de posture ? Une question d’agencement ?

4-    Des pistes à amplifier et à explorer

Il aura lieu le lundi 5 décembre 2022 à distance via Zoom de 16 H 30 à 18 H 30.