Mémoires d'un tricheur

Un gamin vole huit sous. Puni par son père, privé de champignons, il est le seul survivant d'une famille empoisonnée par l'ingestion de ces fameux champignons révélés vénéneux. Il s'enfuit, devient groom, croupier...

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Le texte des Mémoires d'un tricheur est plus que délicieux. Il est libre, moralement et politiquement incorrect. Guitry y fait l'apologie du jeu pour le jeu, c'est-à-dire, finalement, de l'égocentrisme, du suicide et de la mort. 

“La folie des joueurs c'est de croire qu'ils peuvent gagner sur le hasard qu'ils peuvent être, de ce fait, maîtres du monde.” 

Le tricheur, sans tuer le suspense, s'apercevra que le vrai bonheur de jouer, c'est de ne pas tricher et que perdre est beaucoup plus excitant.

Jérôme Roose signe aussi la mise en scène, restituée dans un vrai décor, luxueux, celui du bar de casino des années 1930, où ne manque aucun bouquet, aucune tenture, aucun seau à glace. Cette histoire sarcastique et pleine d'esprit, entre drôlerie et gravité, un spectacle sobre, soigné.