Rencontre avec l'autrice de « Qui est Si Bekkai », Naïma Lahbil Tagemouati

Naima Lahbil Tagemouati vit à Fès, au Maroc. Universitaire et consultante, elle a publié plusieurs essais, dont « Dialogue en médina » (éd. Le Fennec, Casablanca, 2001), destiné au grand public. Son premier roman « La liste » (Le Fennec, 2013) a remporté le prix littéraire féminin en 2014. Engagée sur plusieurs fronts, elle a notamment accompagné le montage et le suivi de programmes de réhabilitation de la médina de Fès. Elle a également travaillé sur la question de l’habitat insalubre dans les bidonvilles et a réalisé l’évaluation du relogement des bidonvilles dans le cadre du programme « ville sans bidonvilles » au Maroc.

Qui est Si Bekkaï ?

Un personnage réel même si sa vie ressemble souvent à celle d’un héros de roman. Né en 1907 à Berkane, d’un père disparu tragiquement et d’une mère hors norme, à la fois officier de la cavalerie et citoyen d’un pays occupé par la France, il ira combattre aux côtés des militaires français et marocains pour repousser les nazis en 1940. Capturé, emprisonné par les allemands, amputé d’une jambe, il bascule vers la vie civile et devient pacha de Sefrou. Dans les années cinquante, il troque son sabre et son fusil de spahi pour une autre bataille : contre le colonialisme et pour le retour du Sultan exilé. Revendiquant publiquement et inlassablement, à la fois, sa fraternité pour la France et sa loyauté pour le Maroc, sa position singulière lui vaut des ennemis et des soutiens.

Plébiscité en 1955, il devient Président du Conseil du premier gouvernement du Maroc indépendant. À ce titre, il signe en 1956 les deux traités qui libèrent son pays de l’occupation française et espagnole.