Solastalgia — Créer dans un monde à +4°C...
Description
Les rapports du GIEC sont édifiants. La culture n'est pas épargnée, le constat est cinglant : le transport et la production des œuvres, le voyage des personnes, l'usage de l’énergie et du numérique alourdissent le bilan carbone de la culture.
Pour sortir de l’éco-anxiété, agir avec ses pairs est salutaire ; c’est pourquoi ARTER, première agence de production d'expositions et d'événements culturels et entreprise à mission, a pensé en collaboration avec NONFICTION et le master Sciences et techniques de l’exposition de l’Université Panthéon Sorbonne, une soirée exceptionnelle autour de la question suivante : Créer dans un monde à +4 degrés ?
Pensée comme un live show télévisuel, elle mettra en discussion des chroniqueurs issus de la pensée écologique, féministe et décroissante et des acteurs des arts et de la culture qui ont engagé une réflexion de fond sur leur modèle de production artistique, leur lien au vivant et les imaginaires qu’ils véhiculent.
Cette soirée aura pour point de départ la projection de Solastalgia, un documentaire éco-tourné de 18 minutes, qui a suivi l’atelier de Xavier Veilhan, le Pavillon français à la Biennale de Venise, et le spectacle Les Guetteuses, lauréat du programme Mondes Nouveaux initié par le ministère de la Culture. Solastalgia met en lumière les questionnements de femmes et d'hommes du secteur des arts qui ont fait le choix de s'engager pour réduire leur impact carbone, repenser leurs modèles et développer des impacts sociaux positifs.
Cet évènement a pour ambition de mettre en valeur les bonnes pratiques et les démarches sincères de personnes de l'action afin de lancer un mouvement concret et influent dans le secteur. Au-delà de la culture, c’est aussi un moyen d’agir pour le changement.
Programme
L'évènement débute à 19h30.
Ouverture des portes 30 minutes avant l'évènement.
Lecture performée d’un court extrait de l’article « Solastalgia » de Glenn Albrecht
Projection du documentaire Solastalgia (18min)
En présence de :
Jeremie Brugidou et Fabien Clouette,
Auteurs-metteurs en scène du spectacle Les Guetteuses
Alice Casado,
Responsable du Pôle Grands Évènements à la Direction des mobilités et des manifestations internationales, Institut français
Modération par Juliette Quef, journaliste et directrice de la publication de Vert
Partie 1 : Post-croissance culturelle
En présence de :
Aude Cartier,
Commissaire d'exposition et Directrice de la Maison des arts de la ville de Malakoff
Alexandre Monnin,
Enseignant-chercheur, Directeur scientifique d’Origens Medialab et Directeur du MSc “Strategy & Design for the Anthropocene”
Lecture performée de textes éco-féministes par les artistes Aëla Maï Cabel et Rose-Mahe Cabel
Partie 2 : Permaculture artistique
Florian Mahieu, Charles Palliez et Corentin Dalon,
Architectes, Fondateurs de BENTO Architecture, Pavillon Belge, 18e Biennale d’Architecture de Venise
Charlotte Cosson,
Historienne de l’art
Diffusion d’un extrait du film en cours de tournage Les Sanglières d’Elsa Brès
Partie 3 : Imaginaires et récits
En présence de :
Elsa Brès,
Artiste
Cy Lecerf Maulpois,
Auteur et Chercheur indépendant
Biographies
Elsa Brès est née en 1985. Ses films et installations s’attachent à des forces de résistance dans les paysages socio-naturels contemporains. Son film Les Sanglières, se déroule dans les Cévennes où elle vit, et traite des sangliers comme alliés de luttes. Ce projet au long cours donne lieu à plusieurs installations sur le chemin du film : Notes for les Sanglières (2021) ; Les Sanglières part3seq1&2 (2021) ; Aux Coups de fusil qu’on entend (2022) ; Connivences, Révolutions (2023).
Jérémie Brugidou et Fabien Clouette sont auteurs de films et de romans. Ils ont également développé depuis 2014 une production académique para-disciplinaire. Leurs travaux - distinctifs comme conjoints - portent sur la notion de territoire, sur les interactions humains-animaux, sur le rapport au domestique et au sauvage de nos sociétés, en particulier sur des terrains maritimes. Ils puisent dans ces réflexions pour mieux manipuler les codes du cinéma et de la littérature. Leurs projets sont porteurs d’un imaginaire et de thèmes qui résonnent avec des questions contemporaines fondamentales : l’écologie, notre rapport au monde, à l’animal, les catastrophes planétaires, les impasses du capitalisme industriel...
Aëla Maï Cabel est né·e en 1995. Iel fonde sa pratique sur l’échange des savoir-faire et savoirs, travaillant notamment la céramique, la performance, l’édition, la cueillette et le glanage, donne des ateliers de partage de connaissances. Inspiré·e par les pensées féministes, la science-fiction, iel envisage son œuvre dans une démarche intersectionnelle et transféministe.
Rose-Mahé Cabel est un plasticien performeur chercheur qui fait de sa vulnérabilité un être au monde. En creusant la faille de la fragilité, du soin, de l'attention, du changement de perspective le travail de Rose-Mahé Cabel questionne la rationalité et l'ordre établi. Avec la mutation comme dispositif, la dédicace comme langage et l'organique comme matériau, l'oeuvre touche, bruisse, froisse, colle à la déviance afin d'écrire des contre-récits des entre-mondes et des mythologies non binaires.
Aude Cartier est commissaire d’exposition et directrice du centre d’art contemporain de Malakoff. Elle place au cœur de toutes ses recherches, les auteur·rice·s, les problématiques liées à l’écosystème de l’art, et depuis plus de 15 ans, les enjeux écologiques et les logiques collectives. Sa programmation porte une attention à l’actualité et s’engage contre toutes formes de discrimination. Elle mène des projets de recherche appliqué au centre d’art avec « lieu de ressources » « mobilisées » ou « le centre d’art coupe ses fluides ». En 2016, elle débute un programme de résidence avec des chercheur·euse associé·e et en 2019 elle ouvre un deuxième site, la Supérette, lieu dédié aux collectifs d’auteur·ice·s. Depuis 2012, elle est co-présidente de Tram, Réseau art contemporain de la Région Ile-de-France, avec lequel elle a co-piloté le Sodavi île-de-France. Elle est également membre du CA du Cipac.
Diplômée de Sciences Po Aix et d’un Master 2 Affaires et Projets culturels internationaux/ Mécénat, Alice Casado a commencé sa carrière au Mucem à Marseille. Elle a rejoint l’Institut français en 2017 où elle a occupé les fonctions de Responsable mécénat, puis Responsable du Pôle Grands Évènements à la Direction des mobilités et des manifestations internationales. Elle y supervise notamment l’exploitation et la mise en œuvre des expositions du Pavillon français aux Biennales d’art et d’architecture de Venise.
Historienne de l’art et amoureuse du vivant, Charlotte Cosson vient de publier FÉRALE - réensauvager l'art pour mieux cultiver la terre chez Actes Sud. Charlotte cherche les œuvres et les rituels qui permettent aux Modernes de se sentir appartenir à la trame vivante du monde. Son champ d’expérimentation se trouve en Provence où elle permet à 2,6 hectares de se réensauvager et à des humain.e.s de se sentir connecté.e.s en pratiquant la transe.
Créée à Bruxelles en 2019 par Florian Mahieu, Charles Palliez et Corentin Dalon, Bento est une association d’architectes qui met l’expérimentation de la matière au centre de ses réflexions. La matière vivante interroge la soutenabilité de nos modes de production actuels et leur impact sur nos modes de vie. Partant de ce constat et/ou de cette obligation, les architectes de Bento mettent un point d’orgue à l’exalter, la dépasser, pour faire le pont entre architecture, art et design.
Chercheur indépendant et auteur, Cy Lecerf Maulpoix trace depuis plusieurs années des généalogies articulant dissidence sexuelle, critique du capitalisme et écologie radicale. Auteur d’Écologies Déviantes (Cambourakis), d’Edward Carpenter et l’Autre Nature (Le Passager Clandestin), il a sorti fin octobre une traduction/essai/poème autour d’Un Manifeste Gay du militant Carl Wittman aux éditions du Commun. Il travaille actuellement à plusieurs projets de traduction et d’écriture autour des héritages du socialisme libertaire, de la notion de commun et de post-capitalisme.
Alexandre Monnin est enseignant-chercheur, directeur scientifique d’Origens Medialab et directeur du MSc “Strategy & Design for the Anthropocene” (ESC Clermont BS x Strate Ecole de Design Lyon). Auteur d’une thèse sur la philosophie du Web, passé par l’Institut de recherche et d’Innovation du Centre Pompidou, ancien chercheur chez Inria, il a travaillé une quinzaine d’années dans le numérique. Depuis 7 ans, il réfléchit aux enjeux de la redirection écologique, un courant qu’il a co-initié avec Emmanuel Bonnet et Diego Landivar. Il a récemment co-écrit Héritage et Fermeture (avec E. Bonnet et D. Landivar, Divergences, 2021), co-édité Ecologie du Smartphone (avec Laurence Allard et Nicolas Nova, Le Bord de l’Eau, 2022) et publié Politiser le renoncement cette année (Divergences).
Juliette Quef est journaliste sur les sujets économiques et culturels, et directrice de la publication de Vert, un média indépendant qui met le climat et le vivant au centre de sa ligne éditoriale. Avec Vert, elle a été à l’origine de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, signée par plus de 1800 professionnels et une centaine de rédactions, qui vise à améliorer le traitement journalistique de ces questions.