
Saint-Guillaume | saison 23/24
Stabat Mater
Création Mondiale
Une soirée exceptionnelle, faisant intervenir le danseur-étoile du Béjar-Ballet (Julien Favreau) dans le rôle du Christ et l'immense artiste Horéa, pour la création en direct d'un triptyque sur la Crucifixion. Un opéra-sacré transcendant servi par 10 chanteurs internationaux à ne pas manquer et qui se poursuivra par un vernissage de l'exposition de Horéa dans les Jardins de Saint-Guillaume.
Domenico Scarlatti (1685-1757)
Stabat Mater à 10 voix
Gregorio Allegri
Miserere
Anton Bruckner (1824-1896)
intégrale des motets a capella
Julien Favreau
danseur-étoile du Béjart-Ballet | Lausanne
HOREA - artiste-peintre
Daniel Knipper, créateur lumière
Les Ornements, choeur professionnel
Cyril Pallaud | direction
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Lorsque Danse, Musique et Peinture s'unissent... une nouvelle trinité
Un Stabat mis en scène avec l'un des plus grands danseurs européens dans le rôle du Christ et l'une des plus grandes artiste-peintres performeuse qui réalise son empreinte corporelle en live ainsi qu'un rétable de la Crucifixion
19h · Avant-Propos par Cyril Pallaud
De Scarlatti à Bruckner, la Musique théâtre des émotions
Danse, peinture & musique
Immersion dans une oeuvre d'art total
1664, les Plaisirs de l'Île Enchantée à Versailles. Louis XIV est alors au centre d'un spectacle extraordinaire où tous les arts sont représentés, sans exception : tous aux services d'une illusion et des plaisirs. L'art total est la définition de l'opéra, emblème du baroque dont l'objectif est de nous toucher. Recréer une soirée extraordinaire où les arts se mêlent est ainsi notre souhait.
Peindre la musique
Au menu, une oeuvre musicale baroque hors-norme, à 10 voix qui nous transperce : le Stabat Mater de Domenico Scarlatti servie par un choeur international professionnel, les ORNEMENTS. Notre souhait: le mettre en scène afin de vivre réellement la Crucifixion, de la ressentir. Musique & Danse ont toujours été indissociables et s'enrichissent. Julien FAVREAU, danseur-étoile du Béjart Ballet incarne ainsi le rôle principal et muet du Stabat, à savoir le Christ. Mais, il manque une troisième dimension : la trace, la peinture. Horéa, comptant parmi les plus grandes artistes plasticiennes et performeuses de Strasbourg réalisera, en direct, une emprunte du danseur donnant lieu à la création d'un triptyque.
Un nouveau rétable
Tout est texture : la musique, la peinture, ... travailler sur le passage de vie à trépas, sur un changement d'état et de matière est au coeur de l'événement. Saint-Guillaume sera plongée dans un nuage de brume, tandis que la Croix, gigantesque, descendra du plafond, illuminée, aux premiers sons du Stabat. Un tripytique incomplet d'HOREA, tout en noir et blanc, symbole de notre dualité sera le décor de ce spectacle transcendant. C'est alors que, grâce à la musique, s'animera ce Calvaire, ce Golgotha, le Christ vivant ses derniers instants dans son enveloppe charnelle. Au milieu du Stabat, selon le texte, son corps rendra l'Esprit "dum emisit Spiritum" qui retournera au Père. C'est alors qu'HOREA saisira son empreinte, en peinture acrylique blanche, à même le sol. Le tissu de lin laissé au sol sera alors l'image de son enveloppe charnelle éteinte alors même que le corps du danseur, désormais peint de blanc sera son Esprit. Cette empreinte donnera lieu ensuite à la réalisation de la troisième et dernière partie du tripytique de la Crucifixion, nouvelle grande oeuvre d'HOREA.
Croi(x)sement
La Crucifixion est la pierre d’angle de la religion chrétienne, l’alpha et l’omega d’une pensée : le Sacrifice d’un Homme, symbole de tous les hommes, pour la Paix (la Réconciliation) du monde avec lui-même ; un message aussi fort que complexe.Or, la Crucifixion exposée à Saint-Guillaume est troublante à plus d’un titre. Troublante car le suaire de Jésus n’est pas sur sa taille mais sur son front affichant à la vue de tous son humanité, faite de chair et de sang. C’est un Jésus profondément homme, incarné qui nous est jeté à la vue, sans filtre, sans pudeur – comme l’ont d’ailleurs peints et sculptés tous les artistes de la Renaissance.Ce Jésus est, littéralement, entre deux eaux, son corps n’apparaissant que partiellement comme flottant entre deux états : entre Vie et Mort, au seuil d’un passage… Cette œuvre saisit à merveille le changement de matière que symbolise la mise en croix. Les alchimistes évoqueraient – à ce propos, la Transmutation ou la réalisation du Grand Œuvre. Chez les Égyptiens, nous serions sur la barque de Charon, voguant en eaux troubles avant d’atteindre l’autre rive ; celle où nous serons transformés : l’homme (4) devenant Homme Accompli (4+1), c’est-à-dire ayant dépassé sa propre dualité pour ne faire plus qu’un, sans être dominé par ses passions. La Croix est le symbole de cette métamorphose, le prisme d’une union entre l’Horizontalité de la Matière et la Verticalité de l’Esprit.
Videntes Stellam
Vers les étoiles…
Or, la Musique est justement l’Art du Temps et du Mouvement, par essence. Elle peut donner l’illusion d’un Éternel Présent et donner accès aux étoiles. C’est pourquoi Musique et rites sacrés sont indubitablement consubstantiels : pour preuve, les premières cérémonies furent, dès les origines, accompagnées de rythmes et de chants, véritables catalyseurs de transcendance facilitant une mise au diapason, une syntonie des participants. Devenues, à la Renaissance et grâce à l’invention de l’écriture musicale, de véritables architectures sonores, les œuvres musicales furent alors considérées par leurs créateurs comme des clefs d’accès à un autre monde. Commentaire des textes sacrés dont elle devenait l’allégorie, la Musique tissa un lien entre Liturgie céleste et terrestre, un lien infime, tenu, mais inaltérable entre esprit et matière touchant, dès lors, à notre part d’ineffable.
Le Stabat Mater, un passage
A ce titre, le texte du Stabat Mater évoque précisément ce passage de la Vie à la Mort à travers la Crucifixion. Le mettre en musique permet ainsi de recréer cette métamorphose en donnant l’illusion qu’elle se produit à nouveau sous nos yeux. Ce n’est donc pas un hasard si les compositeurs baroques se penchèrent avec ferveur sur ce texte au potentiel émotionnel extrême, au moment même où la musique devint « l’expression des passions de l’âme » selon le bon mot de René Descartes. Parmi eux, citons notamment Scarlatti, Pergolèse, Vivaldi, Caldara, Charpentier et Boccherini qui livrèrent, chacun à leur manière, un « divin poème de la douleur » (Bellini) ; des chefs-d’œuvre qui tel le glaive transpercent en exprimant la douleur, leur douleur, celle de la mort, de la perte et du sacrifice face à la vanité de l’existence humaine.
Vivre une Crucifixion : réunir nos sens
La Crucifixion est peinte donc vue, le Stabat est joué donc entendu. Un même sujet et pourtant des œuvres parfaitement cloisonnés, alors même que nos sens ne l’ont jamais été. Pourtant, le drame même de la Crucifixion est un sublime livret d’opéra dont le Christ est le personnage principal. Mettre une crucifixion en musique et en scène permet de redonner vie à cette histoire de l’Humanité. Les mouvements du danseur ne sont alors que le prolongement du geste musical. Ils s’unissent, se mélangent et s’enrichissent dans une œuvre d’art total. Nous pouvons alors toutes et tous nous identifier au Christ et être touchés et transformés.