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Table ronde autour de "Surveiller et Performer" et "Performances à Moscou"

MAMCO
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Description

SAMEDI 29 JANVIER, 16h-18h : TABLE RONDE AUTOUR DE SURVEILLER ET PERFORMER ET PERFORMANCES A MOSCOU, 1975-1985

 

La décennie 1970 est marquée, dans le monde entier, par une contestation des institutions qui passe notamment par un renouveau expérimental des pratiques artistiques, au premier rang desquelles la performance. Les deux expositions « Surveiller et Performer » et « Performances à Moscou, 1975-1985 » - actuellement visibles au MAMCO - analysent cette dynamique dans le contexte particulier des régimes soviétiques ou coercitifs de l’Europe centrale et de l’URSS. Pour prolonger les réflexions sur ces expositions, le MAMCO organise une table ronde avec Nicolas Audureau et Emanuel Landolt (commissaires de l’exposition « Performances à Moscou, 1975-1985 » ) ainsi que Tomáš Glanc (Université de Zurich) et Polina Dubchinskaia (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

 

 

PROGRAMME

 

16h : Autour de « Surveiller et Performer », par Tomáš Glanc (en anglais)

Tomáš Glanc évoquera l’exposition «  Surveiller et Performer » consacrée à la performance en Europe centrale dans les années 1970. Revenir sur les artistes qui y sont présentés est l’occasion de souligner l’étendue de leurs pratiques. 

 

16h20 : Récits et contre-récits, par Nicolas Audureau et Emanuel Landolt

Dans un entretien de 2020, l’artiste Vadim Zakharov note que le conceptualisme moscovite, plus qu’une séquence historique close, se caractérise par un mouvement sans fin d’expérimentation. Frontières indéfinies, dialogisme à tous crins, langage vernaculaire, le conceptualisme forme dès les années 1970, plus que des propositions plastiques, un corps de textes et de discours qui se répondent les uns aux autres. Actions, performances, farces, happenings, un certain flou terminologique indique que l’essentiel est à chercher ailleurs que dans la caractérisation du médium : dans une chaîne de stimuli-réponses que constituent ces différentes narrations.

Le rôle du curateur se redéfinit ici, non pas seulement pour donner à voir quelque chose, mais pour proposer son montage de récits issus de cet enchevêtrement de réalités alternatives. De manière contrastée, nous tenterons de donner quelques contours à des récits enchevêtrés en choisissant deux vecteurs : le corps collectif comme implosion de l’ego de l'artiste ; la primauté du récit sur l'image et l'objet figés.

 

16h40 : Le retour éternel du zastoï russe, par Polina Dubchinskaia

 

Dans les années 1920, l’écrivain Viktor Chklovski propose une formule selon laquelle la succession artistique évolue, non pas de manière linéaire, mais à la façon du cavalier aux échecs : non pas du père au fils mais de la tante à la nièce. Ainsi, les artistes contemporains russes évoquent souvent comme leurs prédécesseurs les artistes de la génération des années 1970. De plus en plus, dans le paysage culturel et politologique russe se dressent des similitudes entre les époques de Léonid Brejnev et celle de Vladimir Poutine. Quelles stratégies et quelles tactiques esthétiques les artistes de la performance des années 2010 -2020 ont-ils empruntés de leurs « oncles » ? Quelles structures organisationnelles élaborées par les artistes dans les années 1970 ont été reprises par les artistes de la génération actuelle ? Existe-t-il une similitude dans les relations entre les artistes et le pouvoir dans ces deux époques ? 

 

 

17h : discussion avec les intervenants modérée par Julien Fronsacq, Paul Bernard et Charlotte Morel (en français et anglais)

 

Tomáš Glanc

Professeur à l’Université de Zurich et slaviste, Tomáš Glanc est un historien de la littérature et commissaire d’exposition qui a contribué à l’histoire de la poésie et de la performance en Russie et en Europe centrale en considérant une géographie supranationale de procédures interdisciplinaires et éphémères disposées à résister à la coercition de certains régimes politiques.

 

Nicolas Audureau

Nicolas Audureau, curateur, a dirigé LE CAP – Centre d’arts plastiques de Saint-Fons (France) de 2016 à 2020. Il cultive la porosité des formats d’exposition et invite des artistes à interroger l’espace social. Il a notamment réalisé les projets suivants : La décroissance, pour une économie esthétique (Saint-Fons, 2017), Personal (Hi)stories (Garage, Moscou, 2014), Res publica (MMOMA, Moscou, 2010), 40 Lives of One Space (Biennale de Moscou, 2009).

 

Emanuel Landolt

Chercheur en études slaves et en philosophie, Emanuel Landolt soutient sa thèse en 2016 à l’Université de Saint-Gall sur l’histoire intellectuelle du conceptualisme moscovite. Il est par ailleurs l’éditeur du recueil d’articles Avant-gardes russes: Cent ans après la Révolution d’Octobre (Ligeia, Paris, 2017).

 

Polina Dubchinskaia

Artiste plasticienne, docteure en Arts Plastiques, enseignante à l’École d’Art de la Sorbonne  et à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Elle a participé à divers colloques et expositions au Louvre-Lens, au MAC VAL d’Ivry-sur-Seine, à l’université de Milan, ainsi que dans plusieurs musées russes : au Tsaritsyno (Moscou), à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, au musée de l’histoire politique de Russie, au musée de la Communication à Saint-Pétersbourg, ainsi qu’au musée Alexandre Daineka à Koursk.

Calendrier

29 janvier 2022 16:00 à 18:00

Localisation

MAMCO, Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205, Genève Suisse

Contact

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