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Visite de la flotte des Pen Duick - Association Eric Tabarly

Le 26 avril 2024 de 17:00 à 20:00
Cité de la Voile Eric Tabarly, 56323, Lorient France
X Bretagne / AX

Description

Visite des Pen Duick I, II, III, et V **

en compagnie de notre camarade Xavier Joubert*

Vice-Président de l'association Eric Tabarly

en charge de l'entretien de la flotte

 

Inscriptions uniquement sur : https://my.weezevent.com/rencontres-a-la-transat-cic

 

 

Nous sommes invités par l'Association Eric Tabarly à visiter la flotte des Pen Duick le 26 avril prochain à 17h00. Xavier nous fera revivre les principales innovations et courses réalisées par le grand marin que fut Eric Tabarly. Plus de détails sur https://www.asso-eric-tabarly.org/

Venez nombreux. Entrée de Coté à la Cité de la Voile à Lorient la Base. Inscription en ligne ci-dessous. Pot amical offert vers 19h00/19h30.

 

Cet événement prend place 2 jours avant départ de la transat CIC, course montée par OC Sport Pen Duick, il y aura un village course et forte affluence sur les quais, du 23 au 28 avril : plus de renseignements sur www.thetransat.com

Renseignements et inscriptions aux activités X Bretagne prévues le 26 avril désormais sur https://my.weezevent.com/rencontres-a-la-transat-cic

Cette journée est aussi la veille d'un WE d'entrainement en Grand Surprise proposé par X Régate, renseignements et inscriptions auprès de Cyril Colin

 

*Présentation de Xavier Joubert

Xavier est X Génie Maritime, architecte DPLG; avec premier poste à l'arsenal de Brest, il est rapidement nommé ingénieur chargé de la construction de Pen Duick VI, puis à des postes de responsabilité à DCN. Il fonde ensuite et développe une entreprise de construction navale (ACX), qui employe très vite des matériaux composites dont il est précurseur (notamment dans l'aéronautique). Il intègre ensuite Technicatome pour contrbuer au programme industriel 380 Airbus, et termine sa carrière chez Areva comme Dr Grands Comptes (CEA notamment). Retraité, il intervient comme bénévole pour l'association Eric Tabarly, en charge de la maintenance de la flotte des Pen Duick.

 

** Encore en course, la présence possible à quai de Pen Duick VI n'est pas garantie

Calendrier

Le 26 avril 2024 de 17:00 à 20:00

Localisation

Cité de la Voile Eric Tabarly, Rue Roland Morillot, 56323, Lorient France

Contact

X Bretagne / AX
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Xavier Joubert :

 
 

Sa vie professionnelle est un roman, une aventure humaine et industrielle, à la source de l’épopée du composite dans la course au large ! À 25 ans, tout jeune ingénieur diplômé, Xavier Joubert démarre à l’arsenal de Brest, à la construction neuve. Le Grenoblois n’est pas arrivé à Brest tout à fait par hasard. Il a rencontré, à Paris, une jeune brestoise, fille d’un amiral de renom. En rejoignant Brest, le tout jeune ingénieur démarre à l’arsenal. Mais au bout d’une semaine, on vient le chercher pour conduire les travaux d’un navire un peu particulier dans l’enceinte militaire.

Trimaran à construire pour Tabarly

« L’arsenal de Brest était un énorme site de production. On y construisait les premiers sous-marins nucléaires de la force de dissuasion ». Lorsque l’ordre de fabriquer le trimaran en aluminium d’Éric Tabarly est tombé de très haut, les moyens ont été considérables ».

Il rencontre rapidement le skipper qui lui présente son projet, sur les plans d’André Mauric. « Le soir-même, j’invitais Tabarly chez moi afin de poursuivre nos échanges. Je me souviens encore de la tête des proches qui l’ont vu débarquer à la maison et quand il leur a serré la main en prononçant son nom ! »

La construction du Pen Duick VI ne va pas traîner. Les moyens sont là. En à peine six mois, la longue coque en aluminium de 22 m sort de l’arsenal de Brest pour la première course autour du monde de 1972. Sans le savoir, Xavier Joubert vient d’entrer, par la grande porte, dans le milieu de la course au large. Il s’y sent comme un poisson dans l’eau…

Bateaux pour Kersauson et Arthaud

C’est à cette époque qu’il croise un autre Brestois, et pas des moindres. Le second de Tabarly, le déjà fort en tête et en gueule, Olivier de Kersauson. « On a mis un peu de temps à se trouver. Il me cherchait tout le temps. Il adore tester les gens pour voir ce qu’ils ont dans le ventre. Mais nous sommes devenus les meilleurs amis du monde ».

Kersauson va lui demander de lui dessiner un trimaran de 22 m pour la Route du Rhum de 1978 (le Kriter IV), puis ce sera au tour de Florence Arthaud avec Biotherm II.

L’architecte naval sait qu’il y a mieux que l’aluminium. Le composite (la fibre de verre au début) a des qualités mécaniques et de légèreté imbattables. « J’ai commencé à construire des bords d’attaque en composite sur les bras de liaison du Kriter IV. Mais c’était fastidieux parce qu’il fallait confier la fabrication de ces pièces aux spécialistes de l’aéronautique qui construisait les pâles d’hélicoptère notamment ». Pour le Biotherm II de Florence Arthaud, il dessine des coques en aluminium mais tente les bras de liaison en composite. Tout le monde va suivre.

La production s’organise à Brest

« Mais c’était toujours la galère pour trouver un endroit pour les fabriquer ». « On a dû s’y mettre ! ». C’est comme cela que démarre un atelier composite à l’arsenal. Les sous-marins nucléaires revenaient avec des éléments en polyester qui tenaient à peine une patrouille. « On a commencé à construire des pièces en fibre de verre puis en carbone. Les militaires sont venus me voir plus tard pour la fabrication des mâts ultrasecrets de sous-marins… ». La course au large a aussi servi à la construction militaire !

« On était les premiers à tracer le sillon du composite » retrace-t-il. « C’était une période de mise au point et d’expérimentations extraordinaires. C’était aussi les bouffes, les soirées endiablées, tout ce qui faisait le sel de la course au large de l’époque. Il y avait toujours quelqu’un à la maison, Olivier avec Florence, Olivier sans Florence… Pas le temps de s’ennuyer ! » assure-t-il.

Au début des années 80, Xavier Joubert lance son cabinet de calculs et démarre l’aventure industrielle d’ACX, au Moulin-Blanc, dans un grand hangar construit par la ville.

Mâts pour la Coupe de l’America avec ACX

« J’ai dessiné une demi-douzaine de bateaux pour la course dont Hydrofolie. On avait déjà construit des dérives et safrans en composite mais on voulait passer un cap supplémentaire avec le vol en course. On savait que les foils deviendraient un jour incontournables ».

En pionnier du composite, Xavier Joubert calcule et construit les premiers mâts en fibre de la Coupe de l’America. Tout d’abord pour le défi italien puis pour d’autres. C’est également à Brest qu’est construit le speed boat, du regretté Didier Pironi. Une coque tout en carbone aux performances exceptionnelles.

Séance de mise au point d’une des coques rapides sorties du chantier ACX à Brest.
Séance de mise au point d’une des coques rapides sorties du chantier ACX à Brest. (Archives Xavier Joubert)

Les foils de la deuxième version du Paul Ricard d’Éric Tabarly sortent également de l’atelier brestois. « On savait qu’il fallait aller dans cette direction ! ». Les bras en carbone et les foils en fibre de Côtes-d’Or nous avaient bluffés d’entrée de jeu. 34,5 nœuds dès la première sortie en rade de Brest !

Et Lorient a raflé la mise…

Mais avec la disparition de son principal actionnaire Italien, ACX doit s’arrêter à la fin des années 90. Comme un goût d’inachevé pour Xavier Joubert, aujourd’hui âgé de 77 ans et résidant toujours au Relecq Kerhuon, dans sa maison face à la mer. « J’avais rêvé d’un véritable écosystème de la course au large à Brest plutôt qu’à Lorient. Mais cela ne s’est pas fait. Sans doute que Le Drian a davantage poussé. Peut-être que la Marine ne voulait pas d’engins de course déboulant dans tous les sens au milieu de son jardin ! ».